Contes et Nouvelles Jeanine Henry Suchet

PAVAROTTI EPISODE 4 J’achetai ensuite ses disques, particulièrement ceux où il avait pour partenaire Montserrat Cabalé, soprano divine aux célèbres amortis. Pavarotti revint à Paris, cette fois à l’opéra Bastille en 1992.  Il était au faîte de la gloire et les places s’étaient vendues je crois en quelques heures, je n’avais pas pu en avoir.  J’appris dans la journée que, pour la première fois de l’histoire, l’opéra serait retransmis sur écran géant, dans plusieurs villes, et entre autres, à Paris,   sur la place de la Bastille.  Je demandai à ma secrétaire de décommander les derniers rendez-vous et lui proposai de venir avec moi assister à l’évènement. 

PAVAROTTI EPISODE 3 Et la surprise fut de taille :   Les techniciens étaient en grève et l’annonçaient par de grandes banderoles.  Il n’y avait pas de décor, les chanteurs étaient debout, devant le rideau.  La plupart des chanteurs, dont la délicieuse et toute jeune Katia Ricciarelli se débrouillaient de leur mieux pour mimer l’action,  mais le ténor à la si belle voix, un gros poussah furieux, chantait les mains dans les poches, sans bouger le moins du monde.  N’importe, sa voix était là, superbe, et l’enchantement reprit.  

PAVAROTTI EPISODE 2 Je gravis les marches pour me faire dire au guichet que, l’opéra ayant commencé, je ne pouvais entrer dans la salle, mais j’étais invitée à suivre la musique du premier acte au foyer. Le foyer de Garnier, situé au premier étage, est un endroit agréable et d’énormes hautparleurs retransmettaient fort bien le son.  Je m’installai     donc et là, brusquement, j’entendis la plus merveilleuse voix de ténor dont mon imagination avait toujours rêvé.  Ce fut un enchantement. L’acte se termina, le public envahit le foyer, je retrouvai mon mari et lui   racontai mon éblouissement. Jacques, avec son flegme habituel, me dit simplement :   - Attend-toi à avoir une surprise…