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L’avortement dans les années soixante (fin) EPISODE 32

L’avortement dans les années soixante (fin) EPISODE 32 Condamner la ligature de trompe parce que mutilante et accepter l'hystérectomie ... Je n’eus pas le courage de demander confirmation à un prêtre. Je cessai complètement de pratiquer peu après.  Parce qu'on ne peut raisonnablement vivre chaque jour avec des femmes, avec la grossesse des femmes, sans vouloir qu'elle puisse être désirée et choisie par des moyens techniquement acceptables.   Parce qu'on ne peut raisonnablement vivre chaque jour la grossesse des femmes sans vouloir leur donner le droit de mettre terme à la gestation d'un enfant malformé, d'un mongolien.   Ainsi, peu à peu, j’ai cessé de croire, non par conviction ou par raison, mais comme on cesse d’aimer : sans trop savoir pourquoi, parce que je n’en avais plus envie, parce que l'objet de ma foi m’avait déçue.

HABIT VERT PALE EPISODE 30

HABIT VERT PALE EPISODE 30 Dans les avortements tardifs, il fallait réduire le fœtus en morceaux car la tête, comme une boule de billard, se refusait parfois à descendre. Un jour, une de ces femmes arrive le teint bleu, respirant mal.  Sa tension s'effondre dans la salle des urgences, elle meurt en quelques instants. "Eau savonneuse" dira le chef de clinique, accouru aussitôt. Il faudrait au moins les avertir de ne plus faire cela... Je devais profiter du mois d'août suivant et de vacances près du lac Léman, pour visiter à Genève l'Hôpital Cantonal. Je demandai à voir les avortements.  Dans une grande salle, une salle de chirurgie normale, un interne faisait avec sa curette les mêmes gestes qu'à Paris.  Mais il ne ramenait qu'un peu d'écume rose, une sorte de mousse, presque rien. C'était propre, il n'y avait pas d'infection. -  Les seuls avortements tardifs que nous devons faire, dit gentiment la surveillante, ce...

HABIT VERT PALE EPISODE 29

HABIT VERT PALE EPISODE 29 L’AVORTEMENT DANS LES ANNES SOIXANTE Il y avait encore à cette époque presque chaque jour à l'hôpital, et quel que soit l'hôpital, la longue cohorte des avortées à qui l'interne d'obstétrique devait faire un curetage.  Cela se passait le plus souvent en garde, en début d'après-midi, ou parfois la nuit, en urgence, quand la femme saignait trop.  L'avortement étant interdit par la loi, ces femmes se sentaient par définition coupables et mentaient sur tout : la date de leurs dernières règles, la quantité de sang perdu, la température du matin.  Elles arrivaient le plus souvent quand la fausse-couche était faite depuis plusieurs jours, le ventre plein de pus. C'était la sonde, mise en place par une sage-femme, sur le coin d'une table de cuisine pour trois mille francs, ou la queue de persil, la tige de lierre, ou pire, la pastille de permanganate placée dans le vagin qui faisait saigner et n'avortait pa...