BREVE RENCONTRE A COINTRIN EPISODE 11
Cette course haletante après le soleil avait pour
récompense des nuits d'étreinte où Myriam, irradiée, comblée, hurlait sa joie...
Mais au matin, l'homme pressé repartait.
-
Elle put réfléchir et se ressaisir pendant des
vacances d'août qu'elle passa à l'attendre, car il était parti en Bretagne
rejoindre son ex-femme et n'avait pas voulu qu'elle l'accompagne. Tous les
soirs, elle téléphonait chez lui, à Paris, dans son appartement de célibataire
où elle savait qu'il n'était pas, et écoutait longuement la sonnerie retentir
dans la nuit, attendant elle ne savait quoi, un miracle, un retour inattendu
parce qu'il s'ennuyait d'elle. A cette époque lointaine, on n’avait pas encore
de portable.
Tandis que l'appel résonnait dans le vide, un soir,
elle réalisa qu'il la désirait mais ne l'aimait guère, pas assez pour lui
téléphoner ni lui écrire et que sa carrière occupait pour lui toute la place,
celle qu'il eût pu réserver à sa jolie maîtresse. Elle était en train de se
brûler les ailes à une lumière certes très belle, mais dangereuse. Elle en
oubliait de vivre.
-
Patrick ne revint pas avant la date convenue du 1er
septembre. Ce jour- là, elle cessa d'appeler car elle voulait que ce soit lui
qui cherche à la joindre et il le fit au bout de deux jours. Deux jours !
Elle était morte deux mille fois pendant ces deux jours-là, pendant ces 48
heures. Il apparut donc, tout bronzé, au bout des deux jours et lui glissa pour
le lendemain un rendez-vous, où il arriva les yeux pétillants, avec un cadeau :
un gros collier d'argent qu'il lui avait ramené de Bretagne et lui attacha au
cou. Une chaîne.
Commentaires
Enregistrer un commentaire