BREVE RENCONTRE A COINTRIN EPISODE 10
A 20 heures, elle l’avait rejoint, sur le quai de
Seine longé par la péniche.
- Il faut m'excuser, nous ne serons pas seuls. Une
réunion de travail que je n'ai pas pu repousser, je pars demain montrer mon
film à Washington et il reste encore un certain nombre de détails à régler pour
que le client américain nous passe commande !
Quelques instants plus tard, Myriam dînait bien aux
chandelles sur la Seine avec l’homme aux yeux bleus, mais aussi avec son
assistant qui commentait le film et parlait chiffres de vente tout en avalant
d'énormes portions de canard aux pêches.
-
- Il me
faut tout par écrit, je prends l'avion à 7 heures. Tu me l’envoies par fax !
Enfin, la réunion prit fin. Lefort rangea ses
documents dans un attaché-case d'homme d'affaires. On se retrouva à deux dans la
Mercédès de Patrick. Il l'embrassa, la caressa, souffla :
- Je ne peux pas rester avec toi ce soir. Je
reviens dans quatre jours. Peux-tu me garder ton week-end ? Je dois aller
à Lyon pour une conférence, tu pourrais m'accompagner...
Ainsi commença pour Myriam une liaison qui devait
la brûler comme du feu, l'éblouir comme un soleil.
-
Intelligent et fort était cet homme, mais surtout
amoureux de lui-même, de sa carrière, et très pressé. Dans les rares moments
qu'il pouvait lui consacrer, elle était vaincue, comblée, heureuse et se
laissait mener par la main comme une enfant, courant avec lui, après lui, de
réunion de travail en conférence. Elle l'accompagna dans ses déplacements,
découvrit les chambres des palaces. Elle apprit à être présentée comme
"une amie". L'amie discrète
sur laquelle les regards s'attardent, car on les connaissait, on savait qu'ils
ne vivaient pas vraiment ensemble. Des conférences dont il était la vedette et
elle l'ombre, à moitié effacée…