HABIT VERT PALE EPISODE 26 la typhoide dépassée suite: REANIMATION
HABIT VERT PALE EPISODE 26
la typhoide dépassée suite:
REANIMATION
Tandis que les infirmières finissent le pansement, je me précipite dans
la salle d'attente et parlemente avec les parents, un père âgé aux cheveux
blancs, au regard triste derrière ses lunettes, une mère boulotte, effondrée,
qui se tamponne sans cesse les yeux avec la pointe de son foulard.
- Laissez-la-moi jusqu'à demain. Je pense qu'on peut faire quelque chose.
Une réanimation bien conduite... Laissez-la moi, je vous en prie.
La réanimation, on commence à en parler dans les hôpitaux, après les
travaux de Laborit, issus eux aussi de la guerre d'Algérie. Ces blessés
dépassés, dont l'organisme vaincu a déclaré forfait, mais qui sont des sujets
jeunes de vingt ans, on peut parfois en administrant du sérum, des ions, des
antibiotiques, de la cortisone, les aider à reprendre vie...
Il n'y a pas
d'anesthésiste-réanimateur dans cet hôpital. C'est l'interne qui prescrit,
décide, sauve. C'est lui qui doit assurer la réanimation. Comment se
débrouiller avec cette femme mourante ? Il est cinq heures, je téléphone au
service des comas, créé depuis peu dans l’hôpital :
- N'y a-t-il pas là un médecin habitué à des cas difficiles
?
Oui, il y en a un, Gervais, Chef de clinique et futur agrégé. Bien que
payé comme une femme de ménage, il reste souvent jusqu'à dix-huit ou dix-neuf
heures dans le service. Il est habitué à arracher des êtres jeunes chaque jour
à la mort.
Il arrive, se passionne pour le cas, demande en urgence quelques examens
nécessaires, jongle avec les ions, et comme il dit le sucre et le sel : du
sucre, le glucose pour la nourrir et un peu de sodium, de potassium. Il précise
cela en souriant, les yeux fixés sur le visage terne de la malade :
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