HABIT VERT PALE EPISODE 21 ACCOUCHEMENT SUITE



HABIT VERT PALE EPISODE 21


Le nouveau-né criait, tout rose sur le ventre de la mère et jamais je ne devais oublier le regard de cette femme, sur son enfant : joie, triomphe, apaisement. Oubliée, la souffrance. Il n'y avait plus que du bonheur, un bonheur tangible, palpable. Et le regard qu'elle échangea avec son mari plus blanc qu'elle, enfin admis dans la salle de travail : amour, fierté, une communion dans le bonheur si forte qu'on se sentait de trop, on aurait voulu sortir de la pièce. Ainsi naquit ma passion pour l’obstétrique.
Dans cet hôpital construit dans les années trente, la maternité était relativement moderne, les patientes groupées en petites chambres de quatre à huit, ce qui était plus agréable que les grandes salles des autres hôpitaux.

J’avais accepté cette place d’obstétrique en pensant devenir gynécologue médicale ; la chirurgie était un rêve trop long, trop difficile à réaliser. La course que nous devions faire dès la nomination, pour obtenir des places pour nos 6 semestre d’internat avait été une rude épreuve, les services de pointe, étaient retenus à l’avance par des internes fils ou parents de patrons ou chaudement recommandés. Il m’avait été facile d’obtenir une place à Broca, ce temple de la gynécologie, où j’avais été externe et où l’on formait des gynécologues médicaux comme des chirurgiens. Mes autres semestres restaient vacants.

Mais Chez Robey, à Bichat, La chirurgie était relativement facile : kystes de l’ovaire, grossesses extra utérines, hystérectomies pour fibromes. Deux assistants, Piaux et Giraud, me mirent rapidement le bistouri en main :

- Allons, vous n’allez pas rester gynéco médicale, vous vous ennuieriez ! 

Ils m’aidaient gentiment, et la chirurgie gynécologique m’apparut comme un domaine limité, un graal plus facile à atteindre que la chirurgie générale.

A Bichat, la vedette de l’hôpital et de la salle de garde, tant par sa réputation d’habileté que par ses mots d’esprit, était sans conteste Raymond Vilain, déjà spécialisé dans la chirurgie de la main. Il nous éblouit un jour en nous présentant son nouveau film « Mon Ongle », illustré par la musique du film de Jacques Tati. L’admiration que nous lui portions tous était pour moi une autre raison pour chercher à marcher sur ses traces.
Ainsi débuta un long apprentissage.

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